2ème Festival "A Sahel ouvert" Moumba, Sénégal 22-24 février 2013
Qui connaît Mboumba, village érigé en commune en 2009, fort de 6 000 habitants vivant sur la rive d’un bras du fleuve Sénégal à quelques 600 km de Dakar dans le département de Podor ? Sans doute pas grand monde encore en dehors du Sénégal où il a été cité plusieurs fois ces derniers temps dans les médias nationaux à l’occasion de la seconde édition de son festival qui s’est déroulé en février en lisière du pays sur la vaste plage descendant vers le fleuve.
Le schéma de cette édition a été repris, accru et amplifié pour la seconde édition :
Dans la journée ont eu lieu les consultations médicales (gratuites) assurées par les spécialistes de l’hôpital de Saint-Louis, une information sur le sida, le paludisme et autres sujets de la vie sociale et des ateliers éducatifs auprès des écoliers. Par ailleurs le samedi a eu lieu la réception en présence du préfet et l’accueil officiel du ministre du tourisme venu pour la pose de la première pierre d’une maison des hôtes afin de permettre l’accueil espéré de futurs touristes. Dans cette région il n’existe en effet aucune infrastructure hôtelière et les visiteurs lointains (une petite vingtaine de non-Africains, les équipes techniques et les musiciens des vedettes venus de Dakar) ont été hébergés et nourris par les habitants du village).
Fréquenté par une foule venue des environs pour l’essentiel, chiffrée entre 15 000 et 25 000 personnes suivant les soirs, cette manifestation, locale au départ, a un retentissement national tant du fait de la qualité artistique que du message politique du ministre soulignant dans un discours en wolof, la valeur exemplaire du lien entre culture et développement induit par l’existence même de cette réalisation. Si la forte implication des villageois et de diverses administrations sénégalaises a largement participé au succès populaire de ce festival, il n’en reste pas moins que le noyau de bénévoles de l’association Globe et particulièrement l’engagement de Xavier Simonin se sont révélés cruciaux. Au plan financier, ce deuxième festival, totalement gratuit pour les spectateurs, a commencé à recevoir le soutien de sponsors sénégalais mais sans que leur participation ne couvre la totalité des besoins et l’aide internationale reste nécessaire pour boucler le budget. Une dernière remarque : c’est que si la création d’un festival « provincial » au Sénégal a pu se concrétiser en quelques mois malgré des difficultés pratiques certaines comme la quasi-disparition au port du matériel médical et musical envoyé de France, une démarche analogue et contemporaine de la première édition en Picardie s’est par contre enlisée complètement.■
Jean Brice Simonin